Avec l'été et la chaleur qui l'accompagne, vous vous demandez peut-être comment les anciens Chinois faisaient pour se vêtir en cette saison. Eh bien, vous serez peut-être surpris d'apprendre qu'ils avaient des vêtements plus légers et plus fins que ce que nous imaginons souvent.
Le luo, un tissu léger et élégant
En effet, ils utilisaient une technique de tissage traditionnelle chinoise connue sous le nom de "luo" (罗), qui est une sorte de regard ou de voile fin. Cette technique était souvent utilisée pour fabriquer des vêtements légers et respirants, adaptés aux climats chauds et humides de l'été en Chine.
Le luo a une longue histoire en Chine. De la dynastie Han (206 avant JC à 220 après JC) aux dynasties Tang (618-907) et Song (960-1279), le luo était principalement utilisé pour les vêtements de la noblesse, et seuls les fonctionnaires du cinquième rang ou plus étaient autorisés à porter des vêtements faits de ce matériau. Le luo était considéré comme un symbole de statut et de raffinement, et il était souvent décoré de motifs floraux ou géométriques. Le luo était si fin et transparent qu'on pouvait voir la peau à travers les couches de tissu. Il y a une anecdote célèbre qui raconte qu'un marchand arabe rencontra un fonctionnaire de la dynastie Tang vêtu d'un vêtement en luo, et qu'il fut émerveillé de pouvoir distinguer un grain de beauté sur sa poitrine à travers cinq couches de vêtements.
Le luo n'était pas seulement beau, mais aussi pratique. Il était facile à laver et à sécher, et il protégeait la peau des rayons du soleil. Il était également confortable à porter, car il ne collait pas à la peau et permettait une bonne circulation de l'air. Le luo était souvent porté avec d'autres tissus légers, comme le sha (gaze unie) ou le lin. Parmi les tissus utilisés pour les vêtements d'été dans les temps anciens, le lin était connu pour sa qualité et son prix abordable. Cependant, le lin fabriqué à partir de la plante herbacée avait tendance à se froisser facilement et à être rugueux au toucher.
Aujourd'hui, le luo est encore utilisé pour fabriquer des vêtements traditionnels chinois, comme le qipao ou le tangzhuang. Il est également apprécié par les amateurs de mode qui recherchent des vêtements élégants et originaux.
Le sha, quant à lui, était un tissu très fin et délicat, qui nécessitait un grand savoir-faire pour le fabriquer. Le sha le plus ancien et le plus beau qui ait été découvert est une robe déterrée de la tombe Han n°1 à Mawangdui à Changsha, dans la province du Hunan, en 1972. Cette robe unie « fine comme une aile de cigale » et « légère comme de la fumée », pèse seulement 49 grammes et peut être pliée dans une boîte d'allumettes.
Cette pièce représente le plus haut niveau des premiers Han en matière de bobinage de la soie et de fabrication de tissus. Elle est considérée comme un chef-d'œuvre du tissage de la soie dans l'histoire chinoise.
Vêtements Ge
Parmi les tissus utilisés pour les vêtements d'été dans les temps anciens, le tissu ge était connu pour sa qualité et son prix abordable.
Le tissu ge 葛 est fabriqué à partir de la racine du kudzu, une plante grimpante originaire d'Asie. Le kudzu est connu pour sa croissance rapide et sa capacité à couvrir de grandes surfaces. Il est également utilisé comme plante médicinale et alimentaire en Chine. Le tissu ge est obtenu en broyant la racine du kudzu, en la faisant bouillir et en la filant. Le résultat est un tissu blanc, doux et lisse, qui ressemble à de la soie mais qui est beaucoup moins cher. Le tissu ge était très populaire pendant les dynasties Han et Tang, car il était facile à teindre et à décorer. Il était porté par les gens ordinaires comme vêtement d'été, car il était frais et absorbait bien l'humidité.
Les tissus ma (麻) est un terme générique qui désigne les tissus fabriqués à partir de différentes plantes à fibres longues, comme le chanvre, le lin, la ramie et le jute. Ces plantes sont cultivées depuis des millénaires en Chine et sont utilisées pour produire des textiles et des cordages. Le tissu ma est obtenu en séparant les fibres des tiges des plantes, en les peignant et en les filant. Le résultat est un tissu résistant, élastique et respirant, qui peut être teinté ou blanchi selon les besoins. Le tissu ma était porté par les gens de toutes les classes sociales comme vêtement d'été, car il était confortable et durable. Il était également apprécié pour ses propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires.
Vêtements en bambou
Tout au long de l'Antiquité, les produits en bambou étaient privilégiés comme outils efficaces pour rester au frais pendant l'été. Des nattes de bambou et des oreillers en bambou offraient un confort fiable. Les gens utilisaient également de petits tubes de bambou pour créer un vêtement semblable à un filet, servant de moyen pour empêcher la transpiration.
L'histoire des vêtements en bambou remonte à la dynastie Tang, lorsque la Chine a vu l'émergence de la gaze de bambou, un tissu tissé à partir de fines bandes de bambou.
Le tissu en bambou est fabriqué à partir des fibres extraites du bambou, une plante qui pousse abondamment en Chine et qui a de multiples usages. Le bambou est utilisé comme matériau de construction, comme instrument de musique, comme ustensile de cuisine et comme source de nourriture. Le tissu en bambou est obtenu en écrasant les tiges de bambou, en les faisant tremper dans une solution alcaline et en les filant. Le résultat est un tissu doux, soyeux et brillant, qui a une bonne drapabilité et une bonne résistance aux rides. Le tissu en bambou était porté par les gens riches comme vêtement d'été, car il était élégant et raffiné.
Comme vous pouvez le voir, les tissus traditionnels chinois fabriqués à partir de plantes offraient une variété de choix pour les vêtements d'été. Ils étaient non seulement beaux mais aussi confortables et bénéfiques pour la santé.
N'hésitez pas à vous abonner pour retrouver tous les posts et bien plus encore...
C'est gratuit!
Très belle découverte merci